I'm a Fisher boys not a Gilmore girls | Rory L. Fisher

Qu’est-ce que les gens pensent en général de toi ?
Si on ne fait que me regarder physiquement, je crois qu’on peut me considérer comme un punk, un petit con tatoué et avec un piercing dans le nez. J’imagine que les petites dames bien rangées ne doivent pas aimer mon look, les cheveux mal coiffés, les vêtements troués. J’entends parfois murmurer sur le fait que j’ai encore ma guitare sur le dos.
Pourtant, si on pense aux gens avec qui j’ai été à l’école, on devait me considérer comme un petit gars gêné, je ne parlais pas beaucoup. J’entend encore parfois des gens me qualifier de mec bizarre qui travaille dans la boutique de musique.  

Et toi, comment te décris-tu ?
Si elle est justifiée cette réputation ? Je dirais à moitié peut-être, je ne suis pas quelqu’un qui m’ouvre nécessairement aux autres, donc je crois que oui on peut dire que je suis timide et solitaire. J’ai toujours préféré être seul que mal accompagné. Pour ce qui est du look, souvent je prends simplement ce qui me tombe sous la main. Je m’habille avec ce que j’aime, le look un peu grunge, c’est moi… Je n’ai rien d’autre à dire là dessus, je n’aime pas être comme tout le monde et ressembler à ce que les gens veulent qu’on ressemble, qu’on entre dans le moule. J’imagine que c’est l’artiste en moi. Puis, pour ce qui est d’être timide et discret, c’est vrai aux premiers abords. Pourtant, je suis capable d’une connerie sans nom.
Je pense que la meilleure description pour moi, c’est ne te fie pas aux apparences. Les apparences sont trompeuses et je ne suis pas un gros dur à cause de mon look, mais je ne suis pas un petit agneau sans défense non plus. Je me décris comme un être pourvu d’une certaine sensibilité à la beauté de ce monde, un artiste dans l’âme qui compose sa vie au rythme des saisons.

Que penses tu de cette ville ?
Une ville coup de coeur ? Pas tellement en vrai, c’est une ville qui nous a permis à mon père et moi de nous éloigner de Nashville, de quitter cet endroit où j’ai grandi, ou mes parents se sont connus et où ils ont vécu de nombreuses aventures. Ils m’ont eu à un si jeune âge, je crois que c’est quelque chose qui a fait en sorte de les souder vraiment. Autant lui que moi, n’avions plus l’envie de vivre dans cette ville qui nous rappelait ma mère. Bien sûr, je me suis par la même occasion éloigné de mes grands-parents maternels que je chéris plus que tout. Les parents de mon père sont aussi restés à Nashville, mais c’est ok… Ils n’ont jamais voulu me voir de toute façon. Je crois que mon père préférait se sentir seul dans une ville inconnue que dans une ville où tout lui rappelait ma mère. Moi, je préférais qu’on ne me pointe pas du doigt en disant: “ Il a vu sa mère brûler… “ Je n’avais pas envie qu’on me reconnaisse comme le pauvre petit qui a perdu sa mère. Ici, je pouvais le dire simplement à qui je voulais ! Je crois quand même, que j’aime bien cette ville au final, sinon je ne serais pas encore ici après tout ce temps.

Parle nous de toi :

(un) Mes parents m’ont eu alors qu’ils étaient encore des adolescents. Ils se sont souvent fait juger pour cette raison, se faisant demander sans cesse comment des personnes comme eux qui n’avaient pas vécu allaient bien pouvoir montrer à leur fils à vivre. . (deux)Dès son plus jeune âge, ma mère m’a fait connaître le monde de la musique. Laissant la musique sortir de ses doigts alors qu’elle touchait les touches en ivoire du piano. Ça été mon premier amour de jeunesse. (trois) J’adorais mes grands-parents maternels. N’ayant pas vraiment eu la chance de rencontrer les parents de mon père qui n’avaient pas accepté la grossesse de ma mère. Mais en vrai, je n’ai jamais vraiment souffert d’un manque d’amour. J’étais bien entouré et je passais beaucoup de temps chez mes grands-parents ! (quatre)J’avais quatorze ans quand j’ai perdu ma mère. Le feu ne pardonne pas, je me souviens de m’être réveillé au bruit strident d’une sonnerie, de la voix de mon père qui me demandait de me dépêcher et de sortir, je l’ai suivi. Avant qu’il ne se rende compte que ma mère ne suivait pas. Il a voulu retourner la chercher dans les flammes, mais il était trop tard, la fumée l’avait intoxiqué et elle n’a pas pu s’en sortir. Depuis ce jour je rêve bien trop souvent de flammes qui détruisent tout, emportant avec elles ce qui comptait plus que tout pour mon père et moi. J’étais trop jeune pour perdre ma mère. (cinq) Mon prénom à une histoire qui peut paraître drôle pour certain, mais ma mère est tombé enceinte de moi alors qu’elle était adolescente et elle s'identifiait beaucoup à Lorelai Gilmore de Gilmore girls, elle a tellement regarder cette émission pendant sa grossesse, s’imaginant plus tard avec une fille qui serait sa meilleure amie, même si elle n’était pas seule comme la protagoniste de la série. Elle a décidé de m’appeler Rory, comme le surnom de la jeune fille dans l’émission.Je crois que mon père en avait marre de cette série, il a quand même plié pour le prénom. Le hasard fait quand même drôlement les choses, il s’est retrouvé en tant que père monoparental alors que j’étais adolescent et mon père est mon meilleur ami. On passe souvent pour frères plus que comme père et fils ! (six ) Peu de temps après la mort de ma mère, nous avons quitté Nashville et le Tenesse, nous ne voulions plus rester dans un endroit où ma mère était encore aussi présente, sans être là. J’avais toujours l’impression que je pourrais la voir en tournant le coin d’une rue. Ça été un moment assez difficile à passer d’accepter la mort de ma mère. Parfois, j’ai encore du mal à réaliser que je ne l'entendrai plus jamais rire, ou qu’elle ne verra jamais ce que je vais devenir. Qu’elle ne pourra pas m’aider à corriger un morceau que je compose… Elle ne sera plus jamais là et on a choisi de venir s’installer ici, pour repartir à zéro ! Nous créer une nouvelle vie ! (sept) Ma guitare, ma précieuse. Je l’ai reçu de mon grand-père quelques temps après la mort de ma mère. Je n’osais pas toucher le piano, pourtant la musique me manquait et j’avais besoin de jouer, j’avais des fourmis dans les doigts. Une fois que j’ai pu la prendre dans mes mains, je ne l’ai pas lâché, allant jusqu’à dormir avec celle-ci dans les bras. Ça dit rendre mon père complètement fou, mais j’avais besoin de jouer jusqu’à avoir les doigts en sang. Mais même lorsque j’avais mal je continuais et maintenant, il ne se passe pas une journée sans que je caresse les corps de ma maîtresse. Je l’ai appelé Margaret, ma Margie… Si j’ai autant envie de percer dans le monde musical c’est à cause de cette guitare et de mon grand-père qui a su voir l’appel de la musique pour moi !  (huit)Je n’ai pas eu une adolescence classique non plus, ayant un père considéré comme laxiste par les autres parents et beaucoup trop cool pour la ligue selon mes copains. Je n’ai jamais vraiment été celui qui se fourrait dans les problèmes volontairement. Assez solitaire, je me contentait de quelques amis, mais des potes qui étaient là dans les bons comme moins bons moments. C’est avec eux aussi que j’ai fait mes conneries, parce que oui j’étais sage, mais j’ai bien sûr expérimenté la vie quand même ! Juste un exemple, la première fois que j’ai essayé de fumer de l’herbe, mon père est arrivé plus tôt que prévu. J’ai eu la peur de ma vie, certain que j’allais me faire engueuler ou même défoncer. Au lieu de ça, il est arrivé tranquillement et est venu se rouler un joint avec ce qui me restait et est parti le fumer. Déjà, j’étais sans mot et le pire c’est qu’il est revenu vers moi plus tard en me disant mot pour mot ! "PUTAIN. C'EST D' LA BONNE ! TU TE FOUS PAS DE MA GUEULE FISTON !" Moi qui était sûr de me faire défoncer, je me suis retrouvé avec un père complètement défoncé. (neuf) Les études n’ont jamais vraiment compter pour moi. J’allais en cours parce que je devais y aller, mais je savais d’avance que je ne ferais pas de longues études. J’ai quand même essayé de former un groupe avec d’autres qui aimaient autant la musique, mais ce n’était jamais tellement sérieux au final. (dix) La relation que j’ai avec mon père a fait en sorte que je n’ai jamais été pressé de partir voler de mes propres ailes ! J’étais bien dans la maison paternelle. Je suis devenu disquaire, parce que je devais travailler avec la musique que ce soit d’une manière ou d’une autre. Sauf que ce n’est pas le métier le plus payant. Je fini donc souvent par revenir passer quelques jours chez mon père, surtout vers la fin du mois en général.(onze) Je parle beaucoup de mon père dans mon histoire, bien que j’ai déjà 30 ans, mon père reste la personne qui compte le plus dans ma vie. Mais, n’allez pas croire que je suis encore puceau, oh non, j’aime les filles et même beaucoup. Le truc, c’est que j’ai parfois du mal à choisir et j’ai l’impression qu’il y en a toujours une autre qui saura charmer mon coeur d’artichaud. Je n’ai rien d’un badboy ou d’un gars ultra macho. En fait, je suis assez… enfin… beaucoup…. je suis proche de mes émotions et je n’ai pas peur de les vivres, je suis même très sentimental. Un gars plus doux quoi !