| | Ellie R. Standford
 | Dim 16 Jan - 21:03 |
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Summer dreams ripped at the seams but i'll still remember you
L'hiver sonnait à la porte. Les nuits s'allongeaient, les jours plus courts étaient froids et c'est toujours bien emmitouflée que la belle brune quittait son travail avant de se rendre au domicile qu'elle partageait avec Rickon. Ce soir, alors que monsieur était chez un ami, finissant tard un projet de décoration pour le Resort de la ville, la belle avait décidé d'aller boire un verre et de commander à emporter, plutôt que de se rendre tout de suite dans cette maison qu’elle ne considérait toujours pas comme la sienne. Hors de question de prendre des risques, ce ne serait que l’histoire d’un verre avant filer et elle avait déjà prévenu l’agent d’où elle était et de combien de temps elle comptait y passer. En cas de souci, elle l’avait en numéro rapide, mais elle avait le sentiment qu’elle n’aurait pas à l’utiliser ce soir.
Arrivée au Sky Lounge, un bar cosy de la ville qu’elle appréciée et plus précisément à peine, commençait-elle à retirer son long manteau beige, après s’être assise au bar qu’un employé vint prendre sa commande. Réfléchissant à quelque chose de gai et qui lui rappellerait de chaudes vacances d’été, elle demanda un Bellini. Ce qu’elle pouvait adorer ce cocktail à l’arrière goût de pêche. Délicat et fruité, bien loin de l’homme qui l’avait initié à cette boisson sucrée lors d’un été en Sicile. A chaque fois qu’elle se délectait de cette douceur, elle se demandait ce qu’il était devenu. Caesar. Un beau blond qui avait hanté ses nuits des années durant, un amour d’été qu’elle n’avait pas vraiment oublié. Une escapade comme il y en a peu, synonyme de liberté et volupté. Ce qu’était loin ce temps. Elle s’attendait à ce que le serveur qui avait pris cette commande vienne la servir mais qu’elle ne fut pas sa surprise quand relevant son minois, ce fut un tout autre homme qui était là… un homme dont le regard la fit frissonner, dont le sourire fit louper un battement à son coeur tant il lui semblait familier. Etait-ce vraiment lui ?Tenue | | | |
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Invité
Invité
| Sam 5 Fév - 9:28 |
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La lumière blafarde des écrans noir et blanc de surveillance se reflètent sur son visage crispé par la concentration ; c’est une soirée calme, sans activité illégale prévue, où les badauds viennent simplement boire des cocktails hors de prix, se rencarder sur les derniers commérages qui ont le vent en poupe et se trémousser sur la musique langoureuse de fond. Rien qui requiert sa présence ou sa supervision, en somme, mais Caesar apprécie attacher un œil scrutateur sur son petit royaume en tout temps, et plus encore les jours où les activités du soir n’outrepassent pas le seuil du légal. La façade que le Sky Lounge affiche au monde est quintessentielle, d’après lui, s’érige en primat parmi toutes les responsabilités. Elle doit être parfaite, lisse, d’une étanchéité absolue et ne rien laisser transpirer. Une seule faille, une seule aspérité sur la réputation de l’établissement fantoche et tout l’envers du décor s’effondre, sonne le glas du double jeu du Vescovi. Alors, lorsque rien ne se passe, Caesar la scrute, cette proverbiale façade, les sourcils froncés, les mâchoires serrées, le regard braqué sur les écrans, avec l’intensité du limier qui cherche une piste. Tout doit être tel du papier à musique, des engrenages bien huilés qui s’imbriquent sans geindre jamais. Les employées doivent être actives, les plaisirs du palais doivent être au rendez-vous, le cadre doit être suffisamment époustouflant pour faire voyager les clients, les amener dans un monde parallèle – et accessoirement justifier les prix exorbitants des consommations.
Lorsque l’on s’applique avec autant de soin à cette tâche que Caesar, on finit par repérer les habitués, les nouveaux venus qui viennent tester l’un des endroits les plus branchés de la ville, ceux qui ne veulent pas vraiment être remarqués, simplement s’attabler quelques dizaines de minutes pour souffler. Chez cette femme, c’est le premier élément qui intéresse le regard du truand : pas d’entrée fanfaronne, pas de gloussements de sa part ou celle d’hypothétiques copines, elle va d’un trait à une table et retire sa veste. Il la mire, une sensation de trépidation dans ses entrailles, comme si ses instincts avaient compris avant son encéphale. Caesar se penche un peu plus vers l’écran, un carré blanc dans ses pupilles qui sont à présent chargées d’une certaine prescience. La qualité est bien entendu dégueulasse et l’angle laisse à désirer mais sa certitude est absolue. Il murmure son nom.
Il dévale les escaliers, alpague la serveuse qui vient de prendre la commande de ce fantôme du passé. Un bellini, ça lui arracherait presque un sourire. Après avoir préparé l’élixir, Caesar se dirige vers la table en coulant des foulées qui se veulent décontractées. À chaque pas, des réminiscences de cet été remontent à la surface de sa conscience ; un soleil ardent, des éclats de rire, des terres brûlées par l’astre, la mer, cette sensation de bonheur grisante, une déesse nue au sourire espiègle. La providence lui offrirait-elle vraiment cette opportunité, placerait-elle derechef cette beauté sur son chemin ? Elle doit avoir la petite trentaine à présent, probablement avocate, sans doute mariée et mère de famille. Mais les obstacles n’ont que peu souvent rebuté le Vescovi.
« Bonsoir Alyx. » fait-il simplement en posant devant elle son verre. Il n’y a pas de doute ; si durant cet été béni, son doux faciès s’accrochait encore aux derniers pétales de l’ingénuité, elle est désormais une femme faite, et quelle femme ! Ces yeux mordorés, cette crinière sombre, cette moue qui semble toujours minauder. « Tu attends quelqu’un ? » veut-il savoir, prenant place en face d’elle sans attendre la réponse. Que ferait donc le maraud, se plaindre au patron ? Un sourire paresseux ourle ses lèvres, il assied sans vergogne son assurance tranquille. D’un geste décontracté, il passe le dos de ses doigts sur sa joue rugueuse, sans se départir de son rictus. « Quelle agréable surprise. » fait-il d’une voix chaude, en toute honnêteté. « J’ai souvent pensé à toi mais je n’imaginais pas te recroiser dans ce trou. Qu’est-ce qui amène une grande avocate comme toi à Saint-Hope ? »
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Ellie R. Standford
| Sam 5 Fév - 17:40 |
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Summer dreams ripped at the seams but i'll still remember you
La soirée se voulait calme, loin des tumultes des semaines précédentes où la jolie brune s’était dangereusement rapprochée de son garde du corps et où des complications avaient eu lieu à la soirée rouge de la Cosca. Ici pour se changer les idées et se relaxer après une dure journée, jamais la jolie décoratrice d’intérieur n’aurait pu se douter de ce qu’il allait advenir. Loin de penser un jour recroiser la route son premier amour d’été, et surtout pas à St Hope dans ce bar, elle ne s’attendait pas une seule seconde à la décharge qui allait s’emparer d’elle quand ses yeux se poseraient sur ce minois qu’elle s’était délectée d’observer des semaines durant, sur ce corps qu’elle avait longtemps connu sur le bout des doigts et ce regard qui savait la faire fondre. Veste retirée, commande passée, la jeune businesswoman ne s’éparpillait pas, pensant qu’elle ne serait là que pour un petit verre après le boulot et surtout prête à déguerpir aussi rapidement qu’elle était arrivée. Mais en attendant que ce moment arrive, elle observait son téléphone qu’elle venait de sortir, feuilletant des magasines virtuels à la recherche d’inspiration pour ses quelques projets de décoration en cours. Elle avait beau ne pas avoir la formation, elle adorait l’architecture et la déco et prenait donc un grand plaisir à meubler avec goût tous les lieux de ses clients et à se renseigner pour offrir le meilleur service possible.. Une petite perfectionniste qui aimait porter à bien des projets et les rendre impeccables. Son intérêt aiguisé, Ellie nota sur un petit calepin qu’elle venait tout juste de prendre les références des meubles et accessoires qui étaient à son goût et qui raviraient selon elle sa clientèle avant de prendre quelques captures qu’elle imprimerait dès le lendemain matin.
C’est alors qu’elle rangeait ses affaires, qu’elle entendit des pas qui s’arrêtèrent à son niveau et captèrent toute son attention. Ellie releva son minois et qu’elle ne fut pas sa surprise de voir cet homme qui avait longtemps hanté ses pensées, se tenir face à elle. Dès lors son coeur se mit à battre à tout rompre. Si les choses avaient été différentes, après un regard à son annulaire gauche, s’il n’était pas marié, elle lui aurait sans nul doute souri avant de se réfugier dans ses bras pour une étreinte comme il savait si bien les faire. Oui, il lui avait manqué. Etait-ce étrange de voir son corps autant réagir face à un ex ? Sûrement, mais il n’était après tout pas n’importe quel ex. Bref, là n’était pas la question et ce qui importait le plus. Oh non. Ayant changé à nouveau d’identité, elle allait devoir se passer de le retrouver comme elle l’aurait souhaité, tout en s’assurant qu’il pense que ce n’était pas elle. Hors de question de le mettre en danger ! Pas lui. Elle tenait encore trop à lui pour qu’il risque de se faire tuer si on venait à la retrouver.
A contre coeur, Elle retint un soupir qui flirtait à la lisière de ses lèvres et lui accorda un simple sourire accompagné d’un regard plein d’interrogation. « Bonsoir…» Pas le temps d’en dire plu que monsieur lui demanda si elle attendait quelqu’un avant de prendre place face à elle. Elle aurait dû prendre ses jambes à son cou mais elle ne le fit guère de peur que cela semble suspect. Ses iris quittant les siennes, pour ne pas craquer et tomber le masque face à ce sourire qui la faisait toujours fondre, elle alla sortir son porte-monnaie. Elle eut un pincement au coeur quand elle prononça ses quelques mots, faisant mine de ne pas le connaitre: « Je crois que vous faites erreur sur la personne, mais merci pour la commande. Combien vous dois-je ?» Son accent américain était presque parfait, loin de cet accent encore français qui imprégnait chacune de ses phrases à l’époque, malgré un anglais impeccable. Qu’il était dur de lui mentir, de chercher à le repousser quand la seule envie qu’elle avait, était de rattraper avec lui tout le temps perdu. Elle ajouta sur le même ton qu’elle voulait le plus détacher : « Aussi chanceuse que cette demoiselle serait de retrouver un ami, j’aimerai pour ma part un peu de tranquillité…cela vous dérangerait-il de me laisser seule avec mon verre. » Elle espérait que cela le convaincrait et soit suffisant pour qu’il lâche l’affaire, aussi douloureux soit-il de ne pas pouvoir passer de moment avec lui après tout ce qu’ils avaient vécu ensemble. Tout son être se détestait, mais sa raison ne cessait de lui répéter que c’était la meilleure chose à faire. Pour elle. Pour lui.
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