Hadès - une soirée mémorable ?

18h46 - Mi-Janvier 2022
- La journée était passée à vive allure et la belle brune n'en avait eu que faire. Après un passage au pressing pour récupérer la veste flambant neuve d'Hadès, qu'elle devait retrouver le soir même à son hôtel, elle avait enchainé les rendez-vous, les projets jusqu'à ce que vienne l'heure de se rendre à l'Hôtel Casino. Là, elle rejoignit la collaboratrice responsable de l'hôtel et s'assura qu'Hadès soit prévenu de sa présence comme ils l'avaient convenu lors de leur dernier échange par sms. Ce n'était peut-être pas la meilleure idée que de le retrouver, pourtant il serait mentir que de dire qu'elle n'était pas excitée à l'idée de le revoir. Il avait ce petit quelque chose dangereux qui l’attirait, ce petit je ne sais quoi qui le rendait plus intéressant que la moyenne. Etait-ce son charisme ? Son aura ? Son physique ravageur ? Ou même ce regard brun mystérieux ? Elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus mais il était indéniable qu’il éveillait chez elle des sensations bien enfouies et déstabilisantes. C’était comme si elle avait envie de le découvrir encore et toujours. Elle ne s’en rendait pas compte, mais ils jouaient un jeu très dangereux et elle adorait cela.

Bref, très attentive à la visite que lui fit Victoria, professionnelle jusqu’au bout des ongles et perfectionniste dans l’âme, Ellie  notait pour chaque pièce présentée les remarques de la demoiselle, qu’elle accompagnait de photos qui lui permettraient d’établir des maquettes les plus fidèles possibles à la pièce existante. Dans son esprit, les idées de décorations fusaient et ne se ressemblaient pas.  Pas de doute qu’elle allait aimer travailler sur cet hôtel, et si elle avait pu, elle aurait déjà passé sa nuit à avancer le projet. Si leur but était de changer uniquement quelques chambres/pièces, la jolie décoratrice d’intérieur pensa un instant qu’un petit renouveau irait à ravir à tout l’établissement. Pour elle, il semblait nécessaire d’accroitre le périmètre de ce projet pour offrir à l’établissement un véritable univers propre à ce dernier qui serait visible quelque soit le lieu où on se trouvait. Mettant de côté cette pensée qu’elle aborderait certainement plus tard avec Hadès, elle sourit en pensant à lui et reprit ses annotations. Nulle inquiétude à avoir, ce gros chantier allait être plus qu’intéressant.

C’est alors qu’elle se rendait dans l’un des salons pour aborder les prochaines étapes, que la belle sentit un regard se poser sur elle. Etait-ce le Russe ? Elle fit comme si de rien était et finit d’expliquer les démarches à mademoiselle Benson, son rendez-vous étant sur le point de finir.  Quelques pas approchant, elle tourna son minois et vit Hadès qui s’avançait vers elle. Un large sourire sur son minois, elle l’accueillit avec enthousiasme. « Monsieur Ksénia. Bonjour. Quelle joie de vous revoir.» Une main tendue en guise de professionnalisme face à son employée, elle ne savait si le tutoyer serait une bonne idée. « Je parlais justement de vous...»


Tenue

La visite se passait parfaitement. Chaque chambre que la belle brune découvrait ne cessait de l’inspirer. Il fallait l’avouer il y aurait du travail mais cet hôtel avait le potentiel d’attirer encore plus de monde si un souffle de renouveau était donné et elle avait à cœur de gérer ce projet d’une main de maître. Les possibilités de style étaient nombreuses et elle avait plusieurs suggestions à faire selon le type d’ambiance qu’ils souhaitaient amener dans ce lieux de plaisir et de repos. Cependant, cela devrait attendre un peu d’analyse et de travail de sa part afin qu’elle puisse imager tout ce qui lui passait par l’esprit. Échangeant avec Hadès par sms, elle lui confia qu’elle arrivait à la fin de son rendez-vous et sourit à sa réponse, se demandant s’il avait tout aussi hâte de la retrouver qu’elle. Étrange comme sentiment quand on savait qu’elle ne le connaissait quasiment pas. C’était inexplicable mais elle se sentait comme connectée/envoûtée. Il éveillait en elle une curiosité dérangeante et un réel besoin que de continuer d’apprendre à le connaître. C’était comme si elle avait besoin de faire partie de sa vie. Elle avait pensé à lui , beaucoup trop et elle avait besoin de mettre le doigt sur ce qui l’attirait pour comprendre cette sensation qu’elle avait quand elle pensait à lui.

Ayant rejoint un des salons elle expliquait les prochaines étapes et les délais à venir à son interlocutrice quand elle se sentit observée. Un frisson la parcourut et elle en eut la certitude , cet effet c’était le propriétaire des lieux qui lui faisait. Ellie dut lutter pour rester concentrée et ne pas le chercher du regard. Allait il attendre qu’elle le rejoigne ? Quelques minutes plus tard elle en eut la confirmation. Impossible de cacher son enthousiasme quand elle s’adressa à lui. Un sourire vint illuminer son visage à ses mots et elle craint d’en avoir le rouge aux joues. Un plaisir partagé. Sa main dans la sienne, si son visage ne laissait rien paraître son corps lui réagissait immédiatement. Avait-il ressenti ce courant électrique à ce contact anodin? Elle la lâcha pour reprendre ses esprits , son regard ne le quittant plus. «  Que j’aimerais votre présence lors de la prochaine étape. Je sais que votre planning est bien chargé , mais cet établissement vous appartient et il me semble important d’avoir votre avis avant de lancer les aménagements… j’aurais sûrement quelques propositions à évoquer plus tard avec vous à ce sujet. » Quand il s’enquit sur la fin du rendez-vous l’employé répondit sur le champs: « J’ai effectivement toutes les informations qu’il me faut. Mademoiselle Standford, je reviendrai vers vous avec nos disponibilités. »Elle lui tendit une main que la belle brune serra, avant de reprendre: «  Je ferai mieux d’y aller. Encore merci et bonne soirée. Monsieur. » Et après un regard à son patron, elle filait les laissant tous les deux. Attendant qu’elle soit assez loin pour ne pas entendre Ellie qui avait vu la façon qu’avait Victoria de le regarder, ne put s’empêcher de dire : « Je crois qu’il y en a une qui est impressionnée et a le béguin. Désolée pour le vouvoiement toute à l’heure mais j’ai pensé que ce serait plus approprié, j’espère que ça ne te dérange pas ?»

N’attendant pas une seconde de plus. Elle sauvegarda sur son logiciel les infos qu’elle avait noté ou récolté et rangea sa tablette dans son sac à main. Son regard retrouva alors les prunelles brunes de son interlocuteur russe et elle le questionna avec un sourire franc : « Maintenant que je suis toute à toi, tu veux qu’on prenne un verre ici ou que l’on aille directement au restaurant ? D’ailleurs que penses-tu de la tenue ? Tu crois que l’on m’acceptera sans que le big bosse n’ait à intervenir ? » Elle fit un tour sur elle même comme elle l’aurait fait enfant ou dans une boutique pour avoir son avis?
Tenue

 Ellie sourit. Si elle avait bien une certitude c’était qu’à sa demande, Hadès trouverait un peu de temps pour ce projet qui lui tenait à coeur. Elle le remercia : « Parfait. Merci beaucoup. » . Homme de paroles semblait-il être. Et quel homme ! Un spécimen aussi canon que mystérieux, avec énormément de charisme et de conversation. Le gendre idéal ou le compagnon que l’on présenterait presque à nos parents ou nos amis pour se faire mousser. Mais si elle n’était pas de ce genre, elle devait pourtant avouer qu’elle avait hâte que son employée disparaisse pour qu’elle puisse enfin le retrouver, seule. Oui, comme beaucoup de jeunes femmes dont Victoria, elle semblait être tombée sous son charme. Comment était-ce possible qu’une seule rencontre ait pu éveiller un tel engouement ? Les deux jeunes gens saluèrent Victoria qui déguerpit et dès qu’ils furent seuls, Ellie en profita pour s’excuser et le taquiner en lui faisant part de ce qu’elle avait observé. Etonnée par sa réponse, elle ne put s’empêcher de rétorquer. « J’ai bien l’impression qu’elle a plutôt ce genre de regard où tu sens qu’elle ferait tout pour que tu la remarques, pour être ton employée du mois… » Et à sa place ? Peut-être qu’elle aurait voulu en faire autant. En attendant, elle n’était pas à sa place et c’est en tant que prestataire, qu’elle prit le temps de tout sauvegarder et de ranger, prête à changer de « veste » pour délaisser son rôle de décoratrice pour se lancer dans celui de *conquête ?* pensa-t-elle en silence. Elle n’en était pas très sûre, bien que les signaux envoyés soient évidents.

Le professionnalisme mis de côté, la brunette le questionna sur sa tenue et fit un tour sur elle-même pour qu’il ait une vue complète. La réaction qu’il eut fit s’emballer son palpitant. Avait-elle rêvait ? Avait-il vraiment passé sa langue sur ses lèvres. Ses yeux bloquées sur ses dernières, elle sentit sa gorge s’assécher et avec mimétisme en fit autant. Quel goût avaient-elle ? Étaient-elles aussi douces que ce qu’elle imaginait ? Elle avait une drôle d’envie d’avoir les réponses ces interrogations et fut sortie de sa rêverie par sa réplique qui lui valut un sourire étincelant. « Si c’est le cas, tu devrais me le présenter, sait-on jamais, je pourrais être tentée de faire plus amples connaissances avec lui.. je ne doute pas un instant que cet homme d’affaire soit aussi très séduisant … » L’ancienne avocate avait mal aux zygomatiques tant elle souriait. Quand elle s’enquit sur leur début de soirée et que le Russe lui proposa  de boire un verre dans ce salon, son minois alla de bas en haut. Ils allèrent s’installer dans un coin plus tranquille et elle regarda la serveuse arrivée pour prendre leur commande. « Un verre de Pinot Gris s’il-vous-plait. Et si vous n’en avez pas, vous pouvez me mettre un équivalent. » demanda-t-elle, en espérant qu’ils en aient en souvenir de son parcours en Europe. Ce fut ensuite au tour de son interlocuteur de commandé, avant qu’il ne plonge son regard dans le sien pour la questionner sur comment elle allait. «  Je vais bien merci. Vraiment emballée par le projet de décoration de ton hôtel pour dire vrai, je sens que cela va être palpitant. Et toi, comment vas-tu ? Prêt à passer la soirée en bonne compagnie et te faire battre au Poker ?»  La serveuse qui avait pris leur commande revint avec cette dernière et Ellie la remercia quand elle déposa leurs verres. Sans plus attendre, elle prit le sien et s’apprêta à trinquer : « A quoi trinquons-nous ? » Il y avait plusieurs possibilités mais la seule qui lui venait en tête c'était à cette soirée qui s'annonçait mouvementée et pleine de challenges.


Tenue

 Ellie ne pouvait s’empêcher de taquiner le Russe quand à son employée qui semblait n’avoir d’yeux que pour lui. Ne voyait-il pas ce qui était pourtant si évident? En même temps, difficile de blâmer la jeune femme quand on connaissait le beau mâle. Il était charismatique, charmant et sexy à souhait. Même les nonnes auraient du mal à résister et puis, Ellie serait bien mal placée pour dire quoi que ce soit, vu l’effet que pouvait avoir Hadès sur sa personne. Oui, il était magnétique. Il était bien loin de la laisser indifférente , alors que sur cette Terre , de toutes les femmes, elle était bien la seule qui aurait du le craindre, lui résister, ne pas tomber sous son charme. Le destin sur ce coup là, leur réservait une mauvaise surprise, une chute/révélation qui serait difficile à encaisser quand le temps viendrait. A sa réponse, Ellie se demanda un instant s’il y avait à lire entre les lignes mais chassa cette idée saugrenue.

Elle acquiesça simplement, avant de changer de sujet et de le questionner sur sa tenue en souvenir de leurs échanges de SMS. Comme promis, elle s’était faite toute belle pour ne pas faire tâche à leur rendez-vous et vu ses regards, il semblerait qu’elle ait rempli ses objectifs. Ellie 1. Hadès 0? Serait-il en train craquer pour elle ? Lisait-elle un appétit dévorant dans son regard ? Peu importe, elle n’était pas là pour cela après tout. Cette soirée devait être un simple rendez-vous pour apprendre à se connaitre, pas pour se jeter dessus tel deux bêtes qui se cherchent. S’ils décidaient de continuer à jouer au jeu de la séduction, s’ils prenaient le risque de pousser cela plus loin, ils verraient bien à l’instant T le chemin qu’ils prendraient: être raisonnable ou céder. En attendant, cela restait flatteur que de lui plaire et elle plaisantait quant « au patron » , à l’aise aux côtés de celui qu’il y a peu était encore un inconnu. « Ca ne me fait pas peur. » A vrai dire peu de choses l’apeurait. Elle n’était pas téméraire pour autant, mais avec tout ce qu’elle avait affronté dans la vie, elle avait très jeune décidé d’arrêter de regarder par dessus son épaule et de se battre quoi qu’il en coûte. Oui, elle savait qu’à de nombreuses reprises elle avait risqué très gros et qu’un jour ça pourrait faire très mal, mais se terrer pour être en sécurité, ce n’était pas qui elle était. Non ce n’était pas dans ses gênes.

Bientôt assis dans un coin plus calme du salon, on vint prendre leur commande et la jolie brune se sentir observée. Hadès ne la quittait pas des yeux. Elle avait déjà remarqué à quel point il était observateur et elle se demanda s’il était ainsi avec tout le monde, ou juste avec elle. Un sourire gagna ses lèvres, et elle se confia sur son emballement pour le projet. Quand il lui répondit, son visage rayonna de plus belle. « Merci. » Aimer ce qu’elle faisait tout en sachant que ce n’était pas sa vocation était important pour elle, et elle appréciait vraiment qu’il lui souhaite de continuer à s’épanouir dans son travail. Ce fut à son tour de le questionner sur sa journée, sur comment il allait et elle l’écouta attentivement. « Que c’est beau de rêver…Ne te fais pas trop d’illusions je compte bien te dépouiller ce soir l’enjeu est trop beau. » Cette compétition, la perspective de ce que donnerait ce poker, cette soirée, tout était trop beau et faisait palpiter son coeur d’une adrénaline peu commune. Le risque était grisant. C’était la première fois qu’elle s’en rendait compte mais Hadès lui rappelait Ezio, son premier amour. Un véritable bad boy - de la mafia sicilienne- secret qu’elle ignorait à l’époque et encore aujourd’hui.

Les verres déposés devant eux, après des remerciements, leurs regards se retrouvèrent et ils trinquèrent tout sourire à la soirée qui se présentait à eux et leur rencontre. Un choix de mots qui fit presque rougir l’ancienne avocate qui pour se donner du courage prit une respiration avant de noter : « très bon choix. » et ils n’imaginaient pas encore à quel point cette rencontre allait un jour changer leur vie. Ses lèvres vinrent goûter le pinot et elle s’en délecta. Pas de doute le liquide minéral était de qualité alors elle en but une gorgée, ne cessant de l’observer. Quand il porta son verre à ses lèvres, elle les observa un court instant avant de retrouver ses prunelles noisettes et de rougir ce coup là à ses paroles. Un compliment qui était accompagné d’une vague de chaleur. L’alcool faisait-il déjà effet ou c’était juste lui? Elle pinça ses lèvres, sans détourner son regard et calma ses propres ardeurs. « Au moins on sera deux à être enviés mais ça doit déjà être ton quotidien… J’ai encore du mal à croire que tu ne sois pas accompagné… serais-tu difficile en matière de femmes ? » Elle reprit une gorgée pour essayer de se tempérer, mais c’était trop tard la machine était lancée et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. «  Ce serait dommage de m’en débarrasser alors… tu ne regretteras pas comme ça de ne pas gagner une main , quant à moi ? Je suis sûre que tu serais aussi séduisant sans chemise et en chaussettes. » Pour dire vrai, si les premiers défis/deals qu’elle avait à l’esprit ne concerné pas son corps mais son business, une part d’elle ne serait pas contre de voir si ce qu’elle s’était imaginé en le percutant la dernière fois était vrai. Etait-ce mal ?

Sentant quelques regards se tourner vers eux, elle lui fit un signe de la tête et lança : «  Je crois qu’on sera au coeur de toutes les conversations ce soir. Pas l’habitude de rencontrer des femmes dans ton Hôtel Casino ? »